La tradition veut que la peinture soit faite de peinture. Alors que notre temps avance inexorablement, le regard du peintre reste le même, mais la pratique se place à l’heure et mes tableaux sont construits
de cire et de chambre noire. Hasselblad, encaustiques, pigments irisés, objets et modèles sont dans ma pratique ce que sont à d’autres huiles ou acryliques. Voilà l’explication sur la recherche de l’identité de l’auteur : il s’agit bien d’un peintre même si les
indices sont troublants.
Les personnages qui évoluent au cœur de ces pièces sont des fantômes flous, et du fond de la cire ils nous dévoilent les indices de l’histoire, allégories intemporelles de la picturalité. Certains thèmes récurrents dans l’histoire de la peinture sont ainsi repris,
détournés au goût du jour. Ainsi ils montrent qu’on est là une fois de plus face à notre propre doute, que la vision se perd en quête de conclusion à la recherche d’un point de réalité. Mais c’est en vain, car le mystère reste la clef. C’est l’être qui regarde mes tableaux qui les crée, qui les met en scène dans la lumière ; mes sujets se montrent à lui ou se cachent, le prennent en photo en flagrant délit de regard ou le peignent avec une palette, sans couleur. Peut-être avec de la cire et une chambre noire…